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Questionnaire d'évaluation du site Stop-cannabis.ch
Merci de prendre 3 minutes pour répondre à quelques questions au sujet de ce site
Hommes:
"Bonjour, je m’appelle Pierre j’ai 21 ans et pendant quatre ans et un mois j’ai fumé du shit tous les jours et très souvent seul. Mon histoire avec la cannabis commence en seconde, j’avais 15 ans. J’avais commencé la clope un mois auparavant en colo. Dans mon collège peu de gens fumaient que ce soit des clopes ou des joints. Arrivé au lycée, je voulais essayer ce que tout le monde avait connu car j’étais très curieux de faire de nouvelles expériences à cet âge. Dans mon groupe d’amis quelques-uns avaient déjà bédave ce qui amena naturellement un joint à moi. La première fois, j’ai tiré sur un joint de shit d’un terminale. Ce fut une déception, le shit était de mauvaise qualité je n’ai donc ressenti aucun effet mais j’ai adoré le gout. On a ensuite acheté une barrette à ce mec mais ce fut la même chose, un gros joint pers ne me fit rien. Ça n’a fait qu’attiser ma curiosité car mes potes me disaient que normalement les effets étaient géniaux. Un mercredi midi en quittant les cours, un première qui vendait avec qui on avait sympathisé proposa à mon pote et moi de nous payer un joint gratos au square à côté du lycée. Cette fois j’ai tout de suite ressenti que ça m’avait touché. Je rigolais, j’étais embrumé, j’étais merveilleusement bien. Ce midi là je mangeais chez mon pote, ses parents étant absents on devait se faire à manger. Ce fut un enchainement de fous rires de dingue, jusqu’à avoir mal aux abdos. Cette fois nous avions trouvé le bon filon. Tout notre petit groupe se mit à fumer. C’était toujours ensemble, plusieurs fois par semaine aussi bien avant, pendant ou après les cours. Un jour, la cpe nous a grillés. Appel aux parents, convocations. Un pote avait cédé sous la pression, on ne pouvait plus nier. On a détesté cette cpe mais elle nous avait provisoirement sauvé, nous avons fortement réduit après s’être fait pincer. Mon véritable amour avec le cannabis commença un soir ou quelques amis devaient venir chez moi car j’avais ma maison pour la soirée. J’avais acheté un dix balles de beuh pour l’occasion. Finalement, ils ont dû annuler je me suis donc retrouvé avec ma beuh sur les bras. Ma mère étant un sorte de détective qui cramait souvent mes conneries je ne voulais pas courir le risque de me faire attraper encore une fois. J’ai tout fumé ce soir là et ce fut merveilleux ! Grosse euphorie en regardant une comédie américaine, la musique me faisait un effet de fou, j’étais super bien. Je n’eus pourtant pas envie de recommencer sur le moment mais cela avait fait émerger en moi une dangereuse idée ; fumer seul c’était le pied. S’en suivit d’autres fumettes mais toujours avec des potes jusqu’en première. A l’occasion d’une petite soirée chez moi j’avais acheté du shit mais j’avais acheté trop, il m’en restait. J’avais moins peur de me faire cramer donc ce morceau de shit je l’ai gardé A cette époque j’avais une copine que j’aimais éperdument mais avec qui on se prenait très souvent la tête et ça me mettait dans des états pas possibles. Un soir, n’en pouvant plus, j’ai roulé un joint dans une petite feuille et je l’ai fumé à ma fenêtre. Mes soucis se sont évanouis, j’avais l’impression d’avoir trouvé la solution à tous les problèmes que j’avais ; le mal-être et des problèmes d’endormissement. En une semaine, je fumais tous les jours. Rapidement je ne dormais plus sans. Ma consommation a augmenté régulièrement durant ces quatre années. Les amis avec qui je consommais n’étaient que des utilisateurs occasionnels, j’avais honte d’être dépendant j’ai donc caché que je fumais seul tous les soirs. Le poids de la culpabilité était énorme, pour me délester j’en parlais à des personnes éloignées de mon groupe d’amis principal et pour qui je n’avais pas un grand intérêt. Au bout d’un an j’ai constaté de subtils changements ; j’étais moins drôle, j’avais moins de repartie, je n’aimais plus autant passer du temps avec mes potes. Sans m’en rendre compte je m’enfermais de plus en plus. Arrivé à la fac j’ai rencontré une fille avec qui je suis resté deux ans. Elle avait un appart ou je pouvais consommer en paix. Rapidement je me mis à dormir chez elle quasiment tous les soirs de semaine. Pouvant consommer à ma guise, le premier joint était roulé de plus en plus tôt jusqu’à ce que la clope du matin soit remplacée par un joint. Au bout de quatre mois, n’étant pas consommatrice, elle a tiré la sonnette d’alarme. Ce fut mon premier déclic. J’avais tellement honte de ce que j’étais devenu. Je ne voulais pas la perdre alors j’ai tout jeté immédiatement et sans y réfléchir. Les jours suivants furent horribles : tremblements, sueurs froides et insomnies. Je pensais tout le temps au joint, vraiment tout le temps. Les symptômes ne diminuant quasiment pas, au bout d’une semaine j’ai craqué. Je n’ai pas pu lui cacher longtemps mais elle ne m’en a pas voulu, je crois qu’elle m’aimait profondément. Avec le recul, je sais que je n’arrêtais pas pour moi mais pour elle ce qui n’est pas la meilleure des motivations. On a fini par se séparer pour d’autres motifs. En troisième année de License, j’échoue au premier semestre. Moi qui ai toujours réussi sans trop m’impliquer, je comprends qu’il va falloir faire un choix entre le cannabis et la belle vie dont je rêve. Une véritable envie d’arrêter était née mais je n’avais pas encore le courage de m’affronter. J’ai rencontré une autre fille qui consommait occasionnellement. Un soir qu’elle était chez moi, je roule un joint et on commence à fumer. Elle tire très peu et me dit qu’il est trop chargé pour elle. J’avais conscience de ça, ce n’était pas la première fois qu’on me le disait, mais je n’y fais pas plus attention que ça. Un autre soir, chez elle cette fois, elle me propose de fumer si je veux bien rouler. J’accepte à condition qu’elle me dise stop pour la quantité car je voulais vraiment le partager avec elle. J’égraine à peine une vingtaine de boulettes qu’elle me dit : « Stop ! C’est déjà pas mal là ! ». Je reste interloqué. Ce qui était une bonne dose pour elle correspondait à moins d’un quart de la quantité que je mettais pour moi tout seul. Là, je réalise enfin à quel point je m’intoxique. Petit à petit, je m’organise. J’achète une balance pour suivre ma consommation et la réguler, je vais chez une psy, je commence à m’intéresser à la méditation. Je prépare les armes pour partir en croisade contre ma maladie, mon addiction. Je ne pouvais plus non plus supporter le cout de ma came, mais ça allait quand ça faisait encore effet. Quand ça ne m’a plus rien fait, j’ai cherché à réduire assez pour me soulager financièrement mais fumer assez pour ne pas ressentir le manque car mon premier arret m’avait terrifié. J’ai fait des calculs dans tous les sens. Shit, beuh ou huile ? Planter ou pas planter ? Dealer ou rester dans la légalité ? Telles étaient mes questions. Je pouvais descendre à 100 euros par mois, une réduction de presque la moitié. Ça ne me suffisait pas. Le calcul le plus important je l’ai fait de tête ; zéro euros c’est là ou je voulais arriver. Je suis laissé une dernière visite au dealer. Je rentre fumer et je suis dégouté de réaliser qu’avant et après le joint je suis pareil, si ce n’est des fourmis dans le menton et les pieds et tout de même la possibilité de dormir. Un jour pas fait comme un autre, je décide que c’est mon dernier jour. Je vais payer un dernier joint à une amie, je rentre en fumer un seul. Je me dis que pour arrêter il faut que je sois bien dégouté. Je roule un cône énorme avec presque trois grammes de shit. Quand je l’écrase, toujours aucun effet. Comme mes premiers joint je me dis sur le moment. La boucle était bouclée, je me dis que demain sera ma première journée de non-fumeur. Fort de mon premier arrêt, et de témoignage de ce site, je n’essaye même pas de dormir le lendemain soir. Je me prévois des activités que j’avais délaissées pour reprendre ma vie là où je l’avais arrêtée. J’apprécie les petites choses, un film dont je peux maintenant suivre l’histoure, une tasse de thé, un peu de lecture, le lever du soleil. Je m’écroule à 7h et me réveille à 9. Je suis fatigué mais heureux. Comme la chèvre de Monsieur Seguin qui a lutté contre le loup toute la nuit mais moi j’ai pu m’échapper. Le lendemain et le jours d’après j’avoue tout à mes amis. Ma consommation, mes mensonges, toutes les fois où j’avais dit non à leurs propositions de sorties pour m’enfumer seul chez moi. Dans leurs yeux je lis l’étonnement et dans leurs paroles de la fierté. C’est pour moi que j’ai arrêté mais c’est à grâce à cette fierté et leur soutient que je ne vais pas craquer. Ça ne fait que douze jours mais je suis confiant. Je retrouve la réalité, je me retrouve. Avant je me forçais à dire non maintenant c’est l’inverse car chaque heure en compagnie est une heure de gagnée. J’applique la devise des Alcooliques Anonymes à ma dépendance : « Aujourd’hui je ne fume pas » et demain on verra. Le lendemain je recommence sur cette voie. Je rencontre de nouvelles personnes, fais de nouvelles choses et redécouvre des petits plaisirs simples. Ce n’est pas facile tous les jours mais je m’accroche à ce que j’appelle « la réalité des gens normaux ». Quand je souffre, je suis attentif a cette nouvelle sensation que ne n’anesthésie pas. Ca fait plus mal certes mais je me dis que c’est le lot de tous les êtres. On ne peut pas vivre que de plaisir et certainement pas du plaisir du bédo qui n’est qu’artificiel. Je voulais vous raconter mon histoire pour si possible vous aider. Je pense réécrire un message dans un mois quand ça ira mieux pour vous raconter plus en détail mon arrêt et vous donner des indications plus approfondies sur ce qui m’a personnellement permis de m’en sortir. "
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