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Aides et conseils pour les consommateurs d'alcool et leur entourage

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Témoignages

Questionnaire d'évaluation du site Stop-alcool.ch

Merci de prendre 3 minutes pour répondre à quelques questions au sujet de ce site

Comment j'ai arrêté de boire:

marie-o (56 ans) - Nationalité france - 10 juillet 2007 - Partager sur: Facebook - Twitter
"ALCOOLO-DEPENDANTE, ABSTINANTE, LIBRE ET HEUREUSE c'est ma nouvelle carte de visite et il a fallu que je sois à l'aube de mes 56 ans pour pouvoir l'arborer. Mais comment en suis-je arriver là ? Un long parcours, un long tunnel noir, que de marches gravies, que de marches descendues et de nouveau gravies un peu plus, mais maintenant la sérénité et la joie de pouvoir revenir sur ce passé douloureux. Il m'a fallu beaucoup de temps pour admettre ma maladie, pour l'affronter et même si on n'en guérit jamais, je peux dire que je suis en rémission. Etais-je prédisposée à en arriver là ? Un papa qui lui aussi a un moment de sa vie s'est retrouvé en problématiques avec l'alcool, mais les thérapeutes vous diront qu'il n'y a priori aucune hérédité. Je n'ai fait connaissance avec le produit alcool que vers 18, 20 ans, car très sportive, souvent en compétition, je consommais plutôt de l'eau, des chocolats chauds, des jus de fruits. Institutrice à 19 ans, lors de stages de formation j'ai appris à côtoyer les boissons alcoolisées et à faire la fête. Mais rien de grave, si ce n'est que j'ai appris à aimer ce produit, mais en aucun cas je n'en étais dépendante. Ma vie sentimentale s'est soldée par deux échecs mais trois belles réussites, ce sont mes enfants aujourd'hui âgées de 30, 23 et 20 ans. Mon second divorce m'a mis K.O et c'est à travers l'alcool que j'ai pensé mieux pouvoir l'affronter. Ma vie avec l'alcool a été un vrai calvaire, j'étais dans un long tunnel noir et je n'en trouvais pas la sortie. Comme tous les alcooliques dépendants, j'ai vécu dans le deni, je me cachais pour boire, je refusais d'admettre que j'avais bu, je tremblais le matin et je me disais que si je ne buvais pas ma dose, je n'y arriverais pas.Et puis je voulais refuser de vivre, de faire face. Pour moi, il n'y avait plus de vie, je ne méritais plus de vivre, j'avais tout raté J'ai fait vivre l'enfer à mes enfants, à mes proches, à tous ceux qui voulaient m'aider et j'ai vécu l'enfer. J'ai pourtant au fond de moi voulu m'en sortir, par une première cure mais la faisais-je pour moi ou pour faire plaisir à mon entourage ? Peut-être car elle ne m'a pas permis de me faire comprendre qu'il n'y avait pas de compromis à faire avec l'alcool, même pas un petit verre, même pas pour se faire plaisir, un petit verre et puis c'est tout. En fait un petit verre en entraîne un autre et l'alcool dans ce cas-là est toujours plus fort ! Et il continue à vous détruire ! J'ai fait de nombreuses hospitalisations que je mettais sur le compte de la dépression et je vivais mieux pendant quelques temps et puis je recommençais. Lorsque je me sentais en péril, vite j'allais me mettre en sécurité, en promettant de ne plus recommencer. Foutaises !!! J'y croyais mais je recommençais ! Que ce soit dans mes périodes d'alcoolisations ou autres, je continuais pourtant à aller voir mon psychothérapeute, je faisais des kilomètres en train pour aller le voir 1 heure, et je continuais à suivre toutes les thérapies possibles. J'ai même voulu faire une post-cure et cela était de ma propre initiative. J'ai fait au cours de cette post-cure tout ce qui m'était demandé, je suivais attentivement toutes les informations, toutes les activités, aucune difficulté à me sevrer physiquement mais psychologiquement c'était tout autre chose et je continuais à m'alcooliser par petites doses et de petites doses en petites doses le résultat était le même, l'alcool était le plus fortImpossible de faire face, je me suis retrouvée dans une situation financière très précaire ( il est bien dit que les alcooliques ne savent pas gérer et j'en ai fait la triste expérience ) à la limite de mise sous tutelle, j'ai perdu toutes relations sereines avec mes enfants, ma famille, mes amis, avec autrui, et je n'étais plus sur la terre ferme. Mes enfants ont fait tout ce qu'il pensait bien faire et je ne comprenais même pas. Il n'y avait même plus de règles de jeux entre eux et moi, et je ne tenais plus la barre du bateau. Mais il faut être conscient que beaucoup de personnes utilisent votre faiblesse et que cela les arrange, comme vous dérangez lorsque vous avez retrouvé votre liberté ! Ne pas boire d'alcool dérange peut-être plus dans notre société que boire de l'alcool. Six mois après ma post-cure, je suis encore tombée plus bas, un traitement donné par mon psychiatre alcoologue (le lithium) m'ayant encore plus fragilisé car cela était une nouvelle fois un échec et j'ai une nouvelle fois fait le chemin inverse de ce qu'il fallait faire. Mais j'ai remonté une nouvelle fois les escaliers vers la sortie et cette fois j'ai franchi la porte de sortie du tunnel. Que dire comme premiers mots ! La vie est chouette en-dehors. Comment cela m'est-il arrivé ? Un mardi après midi, alors que le matin même une amie essayait de me refaire prendre conscience de mes comptes en allant avec moi au Trésor Public pour trouver un arrangement pour régler mes dettes, je me suis dit que je n'y arriverais pas, je suis allée voir mon psychiatre (non alcoologue) sans conviction puisqu'en sortant de la consultation je suis allée boire. Ce jour-là je n'étais même pas arrivée à signer les papiers au Trésor Public et à la banque tant je tremblais, c'est dire mon état !!!! Le Psychiatre m'a donné un nouveau traitement anxiolytique avec le même anti-dépresseur et je l'ai pris comme tous les autres. Mais la nuit a été épouvantable, j'ai cru que ma dernière heure était arrivée, était-ce le mélange alcool médicaments ? Et le lendemain, mon amie étant revenue pour toujours m'aider dans mes papiers, je lui ai avoué mon alcoolisation de la veille en lui jurant de ne plus jamais recommencer tant j'étais malade. C'est ce que j'ai fait, puisque je me suis rendue dans le petit bistrot où j'avais consommé la veille, et j'ai dit à la patronne un diabolo pêche et si je vous demande maintenant un rosé, vous dîtes non et depuis ce jour-là je continue à fréquenter ce bar et je n'ai jamais demandé autre chose qu'un diabolo, je continue à m'y rendre régulièrement. Les nuits suivantes ont été difficiles mais mes malaises se sont vite estompés et peu à peu j'ai refait surface et je n'ai plus jamais consommé, pourtant j'étais seule à la maison, ma fille partie faire ses études et je n'avais plus à me cacher. POURQUOI UN DECLIC ce mercredi-là après-midi. Je n'ai pas de réponse à cette question, j'ai cherché et j'ai abandonné. Tout le travail que j'avais pu faire au cours de mes années dans le tunnel a certainement porté leurs fruits. Mais le plus important, c'est ce que je suis aujourd'hui. Alors qui suis-je ? Cela fait 9 mois que je vis dans l'abstinence et je suis heureuse ! J'ai découvert que l'on pouvait vivre sans alcool et que l'on pouvait bien vivre. Petit à petits, j'ai repris pied. La culpabilité m'avait envahi quand j'ai pris conscience de tout ce que j'avais raté et ce que j'avais fait raté à mes enfants. Mais aujourd'hui je ne suis même plus habitée par ce sentiment, car je me dis que j'étais malade alcoolique et que cela peut arriver à n'importe qui, comme tout autre maladie. Alors ceux qui me renvoient à cette image de moi, je les laisse à leur propre sort ! J'étais malade, d'ailleurs il m'a été accordé un congé longue maladie. Peu à peu j'ai organisé ma vie et j'ai remis de l'ordre. En commençant petit, me refaire à manger car comme tout alcoolique, je ne me nourrissais plus ou très mal, tenir mon ménage, faire quelques activités à l'extérieur Et je suis retournée au scrabble, même si au début ma mémoire altérée me faisait défaut, aujourd'hui elle me revient. J'ai eu plaisir à préparer un joyeux Noël pour mes enfants et leur joie m'a beaucoup récompensé. J'ai repris le sport, je me suis inscrite à un atelier de loisirs créatifs, j'ai réorganisé ma vie et je donne même de mon temps en faisant de l'alphabétisation dans un centre social. Je me suis rendue compte que les gens me faisaient très confiance, par exemple j'ai tenu le bureau de vote aux dernières élections et participé au dépouillement. Et moi qui croyais que l'on ne m'aimait pas ! J'ai commencé à faire des projets au jour le jour, puis à la semaine, puis à la quinzaine puis au mois et je commence à poser des jalons pour un avenir plus lointain, et pas n'importe quel projet : participer à une action humanitaire à l'étranger. Faire des projets est un anti-dépresseur et c'est certainement le meilleur au lieu d'avaler toutes ces pilules. Progressivement j'ai diminué toute ma posologie et c'est moi qui maintenant la propose à mon médecin ! Et le temps où je me réfugiais sous ma couette avec la bouteille dessous n'existe plus. Si je dors mal, tant pis, je dormirai mieux la prochaine nuit ! J'ai tourné la page sur le plan professionnel et j'ai demandé à 56 ans ma retraite. Cela aussi j'ai pris la décision ! Etre libre de décider, de dire oui ou non, de faire ou de ne pas faire. Je suis devenue égoïste, je pense à moi et je me fais plaisir, si je ne me fais pas plaisir, je ne fais pas. Je sais maintenant me regarder dans la glace et l'image qui m'est renvoyée est une Marie-Odile sereine, confiante, qui ne veut voir que le côté positif des choses en mettant tout ce qui est négatif entre parenthèses. Je reste vigilante car je sais que mon ennemi l'alcool m'attend au tournant. Je suis capable de plus en plus de côtoyer dans des réceptions l'alcool et même si d'autres boivent, moi je reste sans aucun problème abstinente. Je dérange car dans notre société on ne conçoit pas faire la fête sans boire de l'alcool or cela est possible, les tenanciers de bar ne font que leur travail, remplir la caisse et plus on boit plus cela rapporte, surtout des boissons alcoolisées onéreuses. De même les caisses des supermarchés se remplissent ! Je décide de ma vie et ce n'est plus l'alcool et les médicaments qui décident pour moi. Je décide du contenu de mes relations avec autrui et c'est aux autres de s'adapter à moi. Mes enfants eux aussi ont dû s'adapter et je ne laisse plus faire. Je ne subis plus, je vis ! Que de positifs dans cette nouvelle façon de vivre et que de bien être ! Je n'ai plus honte de moi ! Que du bonheur ! Même maintenant je gère sans aucun problème mes finances et je sais ce que j'ai dans mon porte-monnaie. Tous les problèmes ne sont pas réglés mais je les gère et je sais où je vais. Encore du bonus lorsque je peux me faire plaisir, car je me suis donné les moyens de le faire et j'ai peut-être économisé sur autre chose pour pouvoir m'offrir ce petit plaisir. J'ose prendre le téléphone maintenant pour essayer de comprendre et de régler un problème, il y a un an je laissais courir et rien ne m'importait. Il est vrai que j'ai retrouvé à travers cette abstinence une élocution correcte, la mémoire, bref je présente mieux, je sais m'exprimer. Que du bonheur dans les relations avec mes enfants que j'aime encore plus ! Je voudrais donc dire qu'il ne faut surtout pas abandonner sa lutte contre l'alcool ou contre toute forme d' addiction, il y a des rechutes et il en faut pour mieux se grandir. 10 escaliers descendus en rechute, 3 de remontés, 5 descendus, 6 remontés, au bout du compte il y a progrès. Il ne faut pas se décourager et aller vers les mains tendues des professionnels, tout est à prendre, il faut se faire aider, seul c'est impossible ou très très difficile. Ils savent quels sont les moyens d'y parvenir. Parler, c'est important, ne plus se refermer sur soi-même. C'est pourquoi j'ai écrit ces lignes car je veux dire à toutes les personnes en problématiques avec l'alcool que c'est possible. Si j'y suis parvenue c'est que d'autres peuvent y parvenir. C'est vrai que j'étais seule avec moi-même pour dire stop et personne ne peut dire stop à la place de la personne malade. Croyez en vous, c'est possible ! Fin le 29/05/07 "
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