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Un proche boit trop:

Melissa (27 ans) - Nationalité Belgique - 17 juillet 2018 - Partager sur: Facebook - Twitter
"J'ai perdu mon père suite à son alcoolisme, il y a maintenant 6 mois, jour pour jour, que mon père est décédé. J’ai 27 ans et je suis profondément traumatisée par la perte de mon père. Traumatisée par les effets de l’alcool. Depuis ma plus petite enfance mon père avait des problèmes d’alcool. Ce n’était pas le pochetron du coin, au contraire, il était discret, s’endormait tranquillement dans son fauteuil. Pendant des années mon père prétextait des heures supplémentaires au travail, pendant qu’il était en fait au bar. Pendant des années j’ai connu mon père qui s’endormait dans son fauteuil a toute heure de la journée. Il était en fait saoul à en perdre conscience… C’est avec le recul qu’on se rends compte de ses choses-là… J’ai connu des belles années avec mon père… et des moins belles aussi. En 2008 mon père quitte ma mère, son travail et décide d’emménager dans un petit flat, histoire d’être « libre ». J’ai compris aujourd’hui qu’il souhaitait surtout faire ce qu’il aimait : Boire à en oublier ses maux… l’alcool avait pris petit à petit plus de place dans sa vie. J’ai compris à ce moment-là que mon père avait un problème d’alcool, qu’il cachait depuis environs 15 ans. Son alcoolisme devient visible, il marche de moins en moins bien, tombe de temps en temps… Il nous avoue avoir un problème et annonce qu’il va se prendre en charge. Encore 2 ou 3 ans passe, maintenant il titube, perds son équilibre, tombe, il parle de façon très incohérente, devient insupportable… Il se retrouve seul, exclu par tout le monde, détestable… l’ombre de son ombre. Je décide de lui en parler, lui dire ses quatre vérités en espérant le sauver mais hélas… Les deux dernières années de vie de mon père ont été traumatisantes pour tout le monde. Il accumulait les gaffes, les problèmes, les soucis d’argent, les conquêtes en désintoxe, les accidents de voiture en état d’ébriété, les dettes, les déceptions. J’avais honte, j’étais en colère, cet homme- là n’était plus mon père mais un inconnu. Le simple fait de le visiter me rendait malade. En janvier 2018, 2 semaines avant mon mariage, je reçois un appel de l’hôpital : mon père est tombé sur la tête, ils le gardent en observation. J’ai appelé mon frère en lui annonçant la nouvelle, j’y rajoute « c’est le début de la fin… » Je décide néanmoins de le visiter à l’hôpital. Une énième désintoxe ; il tremblait, ne s’avait plus tenir sur ses jambes, n’avait plus de forces, j’ai ressenti une faiblesse et je m’étais fait à l’idée : mon père ne sera jamais remis pour venir à mon mariage. Je lui donne à manger, je l’aide à se relever de son lit. Je lui dis « je t’aime papa, prends soin de toi ». Ce sont les derniers mots que j’ai pu lui dire et j’en suis tellement contente et soulagée. 24h plus tard l’hôpital me rappelle, mon père a fait un arrêt cardiaque, suite à son sevrage. Ils ont réanimé pendant 20 minutes, le cœur est reparti mais le cerveau avait été mis à mal. Il était dans un coma. Je suis, en gros, appelée au chevet de mon père, on me demande de prévenir la famille… j’accours à toute vitesse, je vois mon père, pleins de tubes partout, il ne réagit plus, il ne bouge pas. Des machines le tiennent en vie. Les soins intensifs m’annoncent que dans 48 heures nous allons savoir si, oui ou non, le cerveau peut reprendre ou si dans 48 heures on débranche les machines… pas d’acharnement médical en Belgique. J’ai passé ces 48 heures dans un état émotionnel inexplicables, de vraies montagnes russes. L’angoisse, l’espoir que tout cela se termine, la culpabilité, le regret, la colère, la tristesse, l’amour… 48 heures plus tard, on nous annonce dans une petite pièce à lumière tamisée que son état est irréversible et que quand nous serons prêts, les médecins débrancheront les machines. Tous ses proches ont pu lui dire adieu. Mon frère et moi avons pu une dernière fois lui parler, le toucher sans aucun dégoût, nous avions compris à ce moment que notre père était malade. Rien de plus. Les machines une fois débranchées, nous avons mis en boucle sa chanson préférée... son cœur s’est arrêté petit à petit pendant que je lui tenais la main. Jusqu’au moment ou le moniteur montre « Asystolie », ligne droite, c’est fini. Je ne peux pas expliquer ce qu’on ressent à un moment pareil… j’ai eu physiquement l’impression que mon cœur se cassait. Je regrette tellement de choses, je suis tellement choquée de ses dernières images… comment expliquer ce qu’on ressent… comment expliquer au gens que l’alcool tue, que je suis à vie écœurée et apeurée et que NON je ne souhaite pas boire « un petit verre ». Je passe et repasse les images sans arrêt dans ma tête. Mon papa me manque… je repense aux bons moments, aussi au mauvais. Je n’entendrais plus jamais sa voix m’appeler au téléphone « Coucou, c’est papa ». Il ne m’a pas accompagnée le jour de mon mariage, il ne verra pas non plus ses petits enfants grandir. J’ai rêvé tellement de fois que j’enterrais mon père, seule. Finalement, le jour de son enterrement, la salle était pleine à craquer. L’alcoolisme est un jeu ou toute la famille participe. "
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